[RP] Chapitre II : Les Guides

Kaede venait de passer la porte du Hall des Colporteurs, afin de rendre visite à son amie Cixi, qu'elle n'avait pas vue depuis longtemps... Elle s'interrogea brièvement sur l'agitation qui semblait avoir

baigné les lieux, il regnait un certain désordre, preuve d'un grand empressement. Arrivée devant la porte de la chambre de son amie, elle s'appretait a frapper, quand elle entendit un bruit, a peine perceptible, un bruissement, un frémissement, un murmure....

Elle arreta son mouvement et tendit l'oreille, pour découvrir d'ou pouvait bien provenir ce son. Ce son semblait émaner d'une porte à double battants, un peu plus loin dans le couloir. En s'approchant, elle vit que des glyphes avaient été tracés sur les poignées de la porte. Elle entendait à présent distinctement une voix étouffée gémir à travers l'épaisseur du bois. Cédant à sa curiosité, elle vérifia discrètement d'un rapide coup d'oeil que personne n'était présent dans le couloir, et colla son oreille à la porte. Il lui était difficile de distinguer ce que disait la personne qui murmurait, mais elle reconnut la voix d'un homme...

"Qui étes vous?" ne put elle s'empecher de demander.
"Il... Il y a quelqu'un ? Qui que vous soyez, aidez moi ! Je suis retenu prisonnier contre mon gré, je n'ai rien fait !"
Elle étouffa un cri de surprise, à l'entente du message de l'inconnu. Elle ne pouvait croire que les Colporteurs puissent retenir quelqu'un prisonnier, mais cela pouvait expliquer la présence de ces glyphes sur les poignées de la porte. "Qui etes vous? et pourquoi etes vous ici?"
"Je m'appelle Cédric. J'ai eu le malheur de trouver en arrivant le cadavre d'un homme, et l'on me prend pour le responsable, mais je vous jure que je n'ai tué personne ! Et vous, qui etes vous ?"
"je suis Kaede, je suis membre de la guilde des moines trappistes."
"Des moines trappistes ?" *long silence* "Alors, l'abbaye existerait toujours ? Vous devez m'aider ! Je dois y retrouver ma soeur !"
"Votre soeur ?"

Kaede tendit encore plus l'oreille pour entendre le nom murmuré par le prisonnier. Lorsqu'elle discerna ce nom, les bras lui en tombèrent. Elle ignorait que la personne en question eut un frère...
Cela réveilla sa méfiance. "Qu'est ce qui me prouve que vous etes bien son frère?"
"J'ai le moyen de le prouver... j'ai sur moi certains documents qui l'attestent..."
Kaede regarda s'il n'existait pas une ouverture par laquelle il pourrait lui passer ces documents.

"Passez les moi sous la porte, que j'y jette un oeil"
"Hors de question ! Faites moi d'abord sortir d'ici, et je vous les montrerai!"
"Bien, si vous le prenez ainsi, je vais vous laisser... débrouillez vous seul."
Un coup sourd résonna contre le battant de la porte, laissant aisément deviner la réaction de frustration de la part du prisonnier...

Kaede regretta alors son mouvement d'humeur. "Passons un marché voulez vous? vous me montrez ces documents, et s'ils sont vrais, je vous délivre."
"Qui me dit que vous n'allez pas partir avec ?"
"Si elle est bien votre soeur, vous connaissez notre façon de vivre, et nos principes."
"Justement !Je n'ai pas remis les pieds à l'abbaye depuis mes 8 ans... Et à l'epoque, on ne peut pas dire que vos principes étaient exemplaires !"
"Les choses changent, Cedric..."
Un instant plus tard, une feuille de papier se glissa par dessous la porte. Kaede la ramassa, et la parcourut du regard. Elle en eut le souffle coupé.... Les implications de ce courrier officiel étaient... énormes !!

Encore sous le coup de la surprise, elle ne put que bafouiller. "Incroyable... je... je n'en reviens pas.............." Tandis qu'elle repoussait la feuille sous la porte, elle déclara d'un ton qu'elle voulait décidé, mais qui laissait transparaitre son émoi: "Je ne vous aiderai que si vous me promettez que vous etes innocent du meurtre de Sya !"
"Mais je n'ai assassiné personne !! Je ne sais meme pas qui est ce sya, je vous le jure ! Je n'ai fait que découvrir son cadavre !"
"Bien, je vous crois."

Elle observa avec attention les glyphes de la poignée, se demandant comment elle pourrait les faire sauter...

Elle réalisa vite que les glyphes n'étaient que destinés à empêcher le prisonnier de sortir, et seraient inoffensifs si elle ouvrait les portes de l'extérieur... La porte n'avait meme pas de serrure,

Kaede l'ouvrit donc sans aucune difficulté, non sans avoir regardé a de multiples reprises que personne n'arrivait. La lumiere entra à flot, éblouissant un homme, plutot de grande taille, et aux cheveux presque roux. Ses vêtements élimés et rapiécés contrastaient avec sa coiffure soignée et son rasage impeccable. Il leva le bras pour se protéger les yeux, et avança vers Kaede avant de la prendre dans ses bras pour lui donner l'accolade. "Merci. Filons !"

Elle s'écarta de lui, et l'observa... "Vous allez pouvoir courir?"
"Oui, je..."

Un bruit de pas résonna soudain du fond du couloir. Cedric referma les portes de sa prison, et se retourna vers Kaede. "On ne doit pas vous trouver avec moi. Venez des que vous pourrez me rejoindre au Havre des Pêcheurs. Je vous y attendrai."
Déposant un rapide baiser sur la joue de son alliée improvisée, il disparut dans l'ombre des escaliers...

Après cette rencontre mouvementée, Kaede décida d'aller voir celle pour qui elle était venue au hall des Colporteurs, sans pouvoir faire sortir de son esprit l'homme qu'elle venait de rencontrer.

Apres un chemin long et éprouvant, Kaede parvint enfin en vue du Havre des Pêcheurs... Une bourgade tranquille et paisible... Si ce n'etait un petit attroupement de gens en armes autour d'une forme prostrée, forme dont la veste élimée lui rappelait... CEDRIC !!

Se ruant vers le groupe, son oeil exercé remarqua une vilaine plaie aux couleurs sinistres sur la main du fugitif. Deux femmes se tenaient à son chevet, arborant la cape des Fils de Kan, et badigeonnaient un onguent sur la blessure tout en echangeant des propos vifs avec un homme présentant les couleurs des colporteurs. Kaede reconnut immédiatement Halifax...

Elle resta ainsi un long moment silencieuse, observant chacun des protagonistes, tentant de savoir comment et dans quelles circonstances Cedric avait été retrouvé. En écoutant la conversation, Kaede comprit vite que Cedric avait été blessé par une espèce rare de meduse venimeuse, et que les deux femmes tentaient de le soigner... L'une s'appelait Aurora, l'autre Meryl. Quant à l'homme, Halifax, il insistait pour que les deux femmes lui remettent Cedric, le fugitif, en les accusant de vouloir protéger le meurtrier de Syakalyl.

Kaede ne put s'empecher d'intervenir et de faire remarquer à Halifax que Cedric avait été retenu chez les Colporteurs, et que donc son évasion était de bien mauvaise augure quant au degré de sécurité de leur hall. Elle dut se retenir de ne pas leur avouer qu'elle était cause de cette évasion. Cedric dut lui faire de nombreux gestes pour qu'elle ne dise rien. Devant les insinuations d'Halifax, qui sous entendait que les Kan pourraient avoir interet à soustraire à la justice le meurtrier présumé de Syakalyl, les deux filles de Kan s'insurgèrent, et les relations entre les Kan et les Colporteurs s'envenimèrent subitement...

Kaede gardait toujours a l'esprit que Cedric ne devait pas retomber entre les mains des LCA. Elle entreprit alors de convaincre Halifax qu'il valait mieux garantir un procès équitable, et que donc il ne devait pas retourner dans leur hall.

La jeune trappiste s'adressa à voix basse à Cédric. "Bien, je me porterai donc garante de vous auprès des Colporteurs, et je vais demander a vous conserver auprès de moi. Mais si j'apprends que vous m'avez trompée, non seulement je vous jette en patûre a ceux qui veulent votre peau, mais en outre je me joindrai a eux."
Kaede se tourna ensuite vers Halifax: "Je ne veux pas que Cédric soit la victime d'un faux procès. Malgré ce dont on l'accuse il a droit à un procès équitable. Aussi je vous propose la chose suivante: il sera hébergé a l'abbaye, et je me porte garante de sa présence le jour de son procès. Il séjournera dans ma chambre."

Devant le sourire narquois du Colporteur, la trappiste crut bon d'expliquer : "Je n'ai pas de compagne de chambre, et ma chambre est une des plus sures de l'abbaye, elle ne possède aucune fenetre et j'en suis seule détentrice de la clé." Entendant Cedric laisser échapper un soupir de contentement, elle se tourna d'un air menaçant. "Je vous garantis qu'il sera, a l'heure et au jour que vous m'indiquerez, présent pour son procès."
Remerciant une fois encore les Filles de Kan pour leur aide, et après avoir nargué une derniere fois Halifax, Cedric prit la main de Kaede avant de partir pour l'abbaye. Ce soir, il ne dormirait pas à la belle étoile...
Même si elle n'appréciait guère ses marques d'affection, Kaede ne pouvait s'empecher d'etre émue par cet homme qu'elle ne connaissait pas, mais dont le destin semblait désormais rattaché au sien...

Un peu plus loin sur la grève, Halifax se retrouva face à sa concience et discuta avec de la manière dont venait de se dérouler cette scene.

-Et bien et bien, Hal' ... Tu es fier de toi? Tu as ratrapé un fuyard blessé et tu as presque déclenché une guerre de guilde avec les Kan. demanda t'elle efrontément

- Une guerre pour un simple voleur ... Il faut toujours que t'exagère tout, toi ! Des voleurs dans des belles tuniques de velours, ça court les rues. Tu sais très bien que cet homme a été arreté dans notre port avec une cassete sur lui. Il y avait dedans 30 ou 35 barres de platines ! C'est l'argent de la guilde, il parait.

-Donnée par un type avec un chat sous le bras. Et si t'allais interoger Naxor, histoire de voir plus clair? Il lui a donné, parait il ! Répliqua t'elle.

-Ouais ouais ouais ... J'irai voir Naxor, et on verra bien ce qu'il raconte. De toute façon le procès de cet homme ne tardera pas. et il haussa les épaules. Dire que Kaede a reagit comme si nous allions l'abatre sans aucune forme de procès !

-Souvent les gens se méprennent sur les intentions véritables des gens ! Regarde juste comment tu as directement aggressé cet homme qui était dans un sale état ! Bon d'accord, tu t'es ratrapé et tu a fait ce que tu pouvais pour aider à le remetre sur pied apres... Du moins as tu proposé ton aide.

- Oui, mais comment tu veux que je reagisse quand je vois deux filles de kan qui défendent le présumé assassin d'un frere du royaume tellurique? Bon d'accord j'admet que je ne crois pas à sa culpabilité au niveau du meurtre, mais quand même ! Tout le monde sait comment ça a été tendu entre les KAN et les FRT. Tu te rapelles pas quand ils ont englobé l'autre guilde là, je retombe plus sur le nom... Ils avaient une cape jaune et blanche... Et que un des KAN avait un couteau de caché et qu'il y a eu des histoire ?

- Oui oui bien sur je me souviens de tout ça... Baah tu as bien fait de proposer qu'il soit gardé dans le hall des Moines trappistes.

- Ouais tu vas voir ... Ca va encore circuler comme si c'etait Kaede ou une des kan qui l'avait proposé. Pourquoi est ce qu'il faut que notre guilde se face ainsi trainer dans la boue ?! On aurait presque dit que c'etait moi le voleur !

- Ne t'en fait pas pour ça, tout le monde etait tendu et le Cédric en question remetait encore une couche dès que possible.
Halifax se releva et parti doucement en se dissimulant derriere les rochers pour ne pas enerver des mergouilles. Il se retourne et dit une derniere phrase à sa consience :

- Nous verrons bien ce que ça donnera. Je ne pense pas avoir mal agi, et le voleur est de retour dans une cellule, meme si il a une goelière bien agreable.
fesant un fin sourire, sa consience lui fit au revoir de la main et conclu la discussion sur ces mots :

- Je pense aussi que tu avais raison ... Meme si je sais que tu es un peu chipoté pour quelques détails encore. Au fait, ne t'en fait pas du fait qu'on traite notre guilde de pleutre. Nous avons su tirer parti des situations qui se sont offertes, et meme si notre hall n'est pas exempt de sang, au moins n'avons nous jamais eu de guerre ouverte. Regarde les kan, leur passé est aussi rouge que la carapace de ce crabe. Nous n'avons pas à etre honteux de notre guilde, que du contraire !

Et Halifax parti en haussant les épaules.


[hrp]Les personnes présentes: Cédric le Déshérité, Dame Meryl Darkmoon et Aurora Vertval des KAN, Kaede Galdoron des GDMT et moi même, Halifax Satyrus des LCA. Merci pour le sympathique RP, tendu comme Sya les aime ;-)[/hrp]

Eowadra poussa la porte du bureau d'Eirin, parcourut la pièce du regard pour en trouver la propriètaire devant la fenêtre, pensive. Elle se glissa silencieusement derrière elle et posa sa main sur son épaule. Il n'y eu pas un sursaut ni aucun changement dans la posture de la rodeuse.

- Je suis passé dans ta chambre pour te parler et ...
- Je n'y était pas j'ai travailler toute la nuit.
- Je vois. TU ressasses les dernières nouvelles qu'Halifax a ramener ?
- Entre autre oui, j'ai mieu a faire de dormir de toute façon.
- Tu n'y arrives pas surtout.

Eowadra regarda Eirin inquiète, elle avait les traits figés, le semblant de décontraction n'était pas encore plaqué sur son visage et avec sa paleur dût a la fatigue on aurais dit l'ombre d'elle même. Eirin se passa les mains dans ses cheveux défaits et refits sa tresse, détournant le regard de son interlocutrice elle lui répondit d'un ton faussement enjoué.

- Il faut bien que je rattrappe toute la paperasse que tu n'as pas gérer pendant mon abscence.

Elle releva la tête, plaqua un de ses fameux sourire sur son visage. Eowadra se sentit tout d'un coup lassée et attristée.

- Dis moi combien de guerre nous pendent au nez ?
- Beaucoup trop et certaines de mes décisions vont peut-être nous amener droit dans une nouvelle, si ce n'est deux.Je n'ai peut-être plus l'esprit très clair et en d'autre circonstance je sais que ce serait un mauvais choix. Mais là j'avoue que je suis trop impliquée et que mes sentiments propre prennent le dessus. Me soutiendras tu tout de même ?

- Quand je suis arrivée ici avec Alnira je t'ai dit une chose, que je ne regretterais pas ma vie d'avant même si un certain choix m'a beaucoup couté. En faite les situations se ressemblent non ? Alors je te dirais la même chose que j'ai dit à Alnira a l'époque...

Eowadra sourit doucement avant de prononcer la derniere phrase.

- Je le ferai et j'assumerait... on en est toutes là je crois.

Sur cette phrase Eowadra quitta le bureau parcourut lentement les couloirs désert du hall à cette heure matinale. Elle finit par se diriger vers la grève et se perdre dans la contemplation de la mer.

- Je me demande ce que je vais perdre cette fois... jamais deux sans trois...

L'inquisiteur avait accédé à la requête des Prophètes Divins, peut-être plus pour s'en débarrasser que par véritable intérêt, il n'avait pas l'esprit à ça. Il était préoccupé. Il leur avait donc confié une partie de la sécurité, il s'en chargerait plus tard, il fallait qu'il s'esquive au plus vite de l'abbaye. Le plus discrètement possible…

"Allez petite suis moi, on va profiter du couchant pour aller faire un tour en dehors de ces murs étouffants, et ne t'éloigne pas trop de moi… En ce moment l'abbaye est truffée de gens qui ne m'inspirent rien de bon…" il fit un semblant de sourire à Shana avec de passer la bandoulière de sa giberne par-dessus son épaule.

Dans l'obscurité environnante c'est avec une véritable ombre que Bernardo s'entretenait, à quelques encablures du domaine des Trappistes. Shana assurait la sécurité alentours en patrouillant régulièrement alors que la discussion commençait à s'envenimer…

"Non mais ça va pas !!!
Espèce de cervelle de Yak, il t'est passé quoi par la tête… si tant est qu'il s'y passe des choses parfois !!!!" hurla Bernardo fou de rage...

"Mais c'est pas moi, je vous jure que c'est pas moi, il l'ont retrouvé mort sur la plage… Je n'y suis pour rien, j'ai respecté les instructions et j'ai disparu, comme prévu…"

"Bon admettons... J'accepte de te rendre ta liberté mon petit, je ne peux pas me permettre qu'on fasse le lien entre nous, tu comprends… puis même si tu comprends pas c'est pareil !"

"Et pour ma petite chérie ?" s'enquit l'interlocuteur dissimulé.

"Je vais te dire où et comment récupérer l'antidote, ce n'est pas bien compliqué, mais avant que tu ne disparaisses à tout jamais, j'aimerais que tu t'occupes d'une dernière affaire…" se mit à chuchoter l'inquisiteur.

L'ombre s'était envolée dans un souffle comme elle était venue, Bernardo semblait plus satisfait qu'en début de soirée. Son sourire cette fois n'était pas feint, il se laissa même aller à prendre le bras de Shana pour remonter vers l'abbaye sous les étoiles, afin qu'elle l'aide à marcher ronchonna-t-il…

Eirin se tenait là complètement abassourdie, il lui fallu un moment pour réagir et comprendre tout ce qu'elle venait d'entendre.

- Je...

Eirin se reprit et respira pronfondement. Fixant un point inexistant sur le bureau.

- Je veux me venger Joan, là je crois que j'ai dépassé un stade ou je peux encore raisonner... et tu sais ce que ca veux dire, je n'ai pas besoin de te l'expliquer. Face a ce que je m'apprete a faire, croiras tu encore en moi ?

Des larmes commencerent a affluer là ou elles avaient desertées des années durant. Tout ce quelle maintenait comme façade se craquela, les muscles se relachèrent, les larmes arrivèrent de plus belle.

Alors que les premiers rayons du soleil tombaient sur l'abbaye, la faisant scintiller de mille éclats rougeoyants, une délégation en grande pompe s'approcha des portes, tout en sonnant du cor. Les bannières que brandissaient les pages arboraient les couleurs des Héritiers du Royaume d'Orr...

Les trappistes s'agitèrent aussitôt pour les accueillir, en dépit de la brume qui obscurcissait leurs esprits depuis les libations de la veille. On n'avait plus revu les Héritiers depuis la cérémonie divine du Croc-de-Glace, et la désignation de deux des leurs en tant que guides pour la quête de la Panacée.

Apportaient-ils de sombres nouvelles ? L'abbaye, autrefois enjouée sous la houlette de Maelin, s'était quelque peu refermée sur elle-même depuis les mesures drastiques imposées par l'inquisiteur Bernardo Gui. L'annonce des mises en fûts et des dégustations des nouvelles cuvées avait cédé la place aux annonces de menace de guerre, d'attentats, et d'assassinats.

Le chef de la délégation Orrienne s'avança, et s'inclinant, présenta respectueusement deux petits coffrets cerclés d'acier.

"Au péril de leur vie, les Seigneurs Narjatte et Orcus ont combattu l'adversité pour ramener, au nom du Bien et de la paix entre les guildes, ces précieux ingrédients, qui, nous l'espérons de tout coeur, seront en mesure de rétablir l'innocente Maelin Doucelarme."

Sitôt leur tâche accomplie, les hérauts Orriens s'en retournèrent, humbles et fiers, en refusant le moindre geste de gratitude de la part des Moines Trappistes.

Avoir oeuvré pour une juste cause serait leur seule récompense, mais nulle récompense n'était à leurs yeux plus sacrée. Ils avaient fait honneur à leur royaume perdu...

Eirin regardais la dernière missive qu'on lui avais envoyée. Il ne manquais plus que deux ingrédients, l'une des quêtes se mettait en place doucement. Joan rejoignais l'abbaye, pour règler certaines choses et reprendre sa place si longtemps abandonnée. Eirin se leva de son bureau et se dirigea vers la fenêtre. Une page allait se tourner, savoir comment le chapitre allait finir était encore incertain. Mais une chose était sur toutes les choses possibles seraient faites pour éviter les guerres, les Colporteurs devaient rester neutre, après tout là elle allait régler certaine chose personnellement, rien de politique.
Eirin retourna et se rassit, écrivit une missive pour Shana pour la prévenir des derniers evenements et des dispositions prises. Eowadra irait porter la missive.
Elle souffla les bougies avant de sortir et ferma la porte. La lune se éclairais les couloirs désert a cet heure nocturne. Elle gagna le port réveilla le garde de faction qui s'était endormi.

- Quand vous aurez fini votre quart faite moi préparer un bateau pour le début du jour. Il prendras la direction de l'abbaye.

Elle le laissa seul sur le port et se dirigea vers la bâtisse qu'Eowadra lui avait choisit après le déménagement. Demeure ou elle n'avait presque jamais mis les pieds. Là encore Eowadra avais investit la décoration, Eirin grimaça et mis deux vases plein devant la porte. Elle s'installa les jambes repliée sous elle dans un fauteuil prêt d'une fenêtre donnant sur le large. Elle finit par se laisser gagner par le sommeil et se reveilla quand les premier rayons de soleil inondèrent la pièce.

*Yarblek retrouva Talinee Blast dans la salle d'armes*

Talinee toujours discrete mais terriblement efficace....
Elle fait partie debut sa plus jeune enfance de l'armée Trappiste,
Elle combat aux cotés et sous les ordres de Yarblek depuis que Silk les avait quittés.
A present, elle occupe le plus haut poste inhérent à sa profession.
Elite guerriere chargée de la formation et de l'entrainement des guerriers ses efforts jusqu'à present ont été recompensés par la supremacie des Moines Trappistes sur la plupart des factions ennemies.
L'armée d'elites formée par Slik n'avait rien à envier aux autres guildes de Tyrie...

*Regardant Talinee s'entrainer*
Elle tape toujours aussi fort... se dit Yarblek.
Après avoir troqué son marteau légendaire contre une hache elle lacera en un eclair le mannequin de combat puis d'un coup sec et precis le decapita.
Alors, en douce à Yarblek, elle murmura reprenant son marteau:" J'ai verifié aupres de toutes les troupes.... ils sont tous derriere toi...."
Et d'un geste naturel le marteau à nouveau entre ses mains elle eleva son arme dans les airs et ecrasa dans un violent coup de tonnerre le mannequin. Son incroyable force faisait resonner le coup dans la salle d'arme les armes tressailllants depart les vibrations....
Il ne restai present plus que de la poussiere de son "sparing partner"
"Au suivant !!" fit-t-elle affichant un sourire radieux...
L'abbaye etait en securité et ce plus que jamais tant les forces vives de son armée etaient efficaces.

Kaede courait dans les couloirs le plus vite possible. Au dernier instant, elle bifurqua, puis entra en trombe dans la salle d'armes.
Levant un sourcil en voyant Talinee et sa courte tenue, elle se retint de faire une remarque et se tourna plutot vers Yarblek:

"Ché... euh *toussotte* je veux dire Yarblek, rappelle toi la mission que nous a confié hier Joan, nous devons nous mettre en route, reconnaitre le chemin, et trouver l'endroit idéal... Tu viens s'il te plait?"

Elle fit volte face, puis hésita avant de repartir
"Ah, au fait Talinee, essaie de ne pas te casser un ongle avec ton gros marteau, ça serait dommage.... Ca nuirait à l'équilibre général... meme si des ongles courts seraient davantage assortis a l'espèce de truc que tu oses appeler armure....."

Arrivée sur le pas de la porte, elle se retourna et attendit que Yarblek la rejoigne.

Mais oui ma belle, je vois bien qu'elle est passée par là, pas la peine de me grogner dessus comme ça, j'y suis pour rien moi. Mais non, je ne comprends pas non plus comment on a pu la perdre… Arrête de farfouiller comme ça en tournant en rond on dirait un chien qui cherche sa queue. Mais non je ne me moque pas de toi, c'est juste que ça fait une heure qu'on tourne en rond et qu'on ne retrouve pas sa piste, ça me pèse…
Comment ?
Faire demi-tour pour retourner sur les dernières traces ?
C'est pas idiot ma chérie, allons-y !!!

Revenant alors sur leurs pas, le félin ainsi que son inséparable rôdeur tombèrent nez à nez avec la jeune femme qu'ils traquaient sans difficultés quelques heures auparavant. Assise sur un rocher surplombant le sentier qu'ils avaient arpenté, mâchonnant une racine aux saveurs sucrées débusquée sur place tout en balançant ses jambes dans le vide…
Sans même les regarder, concentrée sur la racine qu'elle tenait entre ses doigts, la rôdeuse s'adressa à l'improbable couple qui la dévisageait, l'un comme l'autre la tête penchée, les yeux interrogateurs.

Eirin : "T'as bien mis du temps à fouiller les recoins de cette jungle, j'ai failli attendre. Tu cherches quelques chose de particulier peut-être ?"

Traz : "Heu… nous. Nous avons mis du temps, c'est pas de ma faute si Oona est têtue, elle a insisté pour farfouiller partout avant de…
Hé mais oui on cherche, et quelqu'un plutôt que quelque chose, une rôdeuse qui serait passé par ici il n'y a pas très longtemps, un peu dans ton genre et qui…
Quoi ma belle ?
Mais oui tu as raison… c'est elle !!!
Quel idiot je fais, je perd mon sens infaillible de l'observation c'est un fait…
Ah non Oona je ne permet pas de critiquer de mon age !!!"

La jeune femme se releva lentement, donnant l'impression de peser tous ses mouvements, ne leur accordant toujours pas le moindre regard. Elle ramassa son arc avant de se dresser sur ce promontoire hors de porté du félin et surplombant Traz, ce qui lui donnait un net avantage…

Eirin : "Tiens donc, alors comme ça tu… pardon vous me cherchiez ?
Et ici, au beau milieu de la jungle, comme c'est singulier…
Et pourrais-je savoir pour quelle raison si ce n'est pas trop indiscret ?" dit-elle encochant nonchalamment l'une de ses flèches…

Traz : "Oui Oona je sais, j'allais lui dire…
Nous avons un message pour vous de la part de… heu… aide moi toi au lieu de me regarder la tête de travers !!!
Enfin bref nous avons un message…
Tiens vous chassez dans le coin ?
Mais non Oona arrête de focaliser sur ces satanés lièvres, tout ne le monde ne raffole pas des lièvres…
Dites lui vous, hein que c'est pas forcément des lièvres que vous chassez ???"

Eirin : "Non ce n'est effectivement pas le lièvre que je chasse !" Dit-elle en le regardant froidement. "Donnez moi votre message et le nom de celui qui vous l'a donné à transmettre et surtout faites attention où se baladent vos mains".

Traz : "Tu vois… Je t'avais dit qu'elle devait être intéressée par autre chose, il y'a de grand Moa sauvages et même des ours ici ma chérie tu sais… Tu te souviens pas qu'on en croisé la dernière fois qu'on revenait du temple des ages ?
Je me demande pourquoi on en a pas attrapé… on devait être pressés… bon la dame attends rappelle moi le message que je lui transmette."

Le rôdeur s'accroupit à coté d'Oona, lui chatouillant l'encolure tout en approchant son oreille de la tête de l'animal. Persuadé l'écouter il répétait la déclaration à l'intention de la jeune femme avec application...

Eirin resta longtemps a regarder froidement son interlocuteur une fois qu'il ai finit de donner son message. Un tic à la machoire se montra signe d'une colère très avancée, elle avait la main crispée sur sa flèche au point d'en avoir les jointures blanches.
Au bout d'un long moment passé à regarder ce rodeur fou faire des papouilles à son félin, Eirin se leva brusquement et partie sans un mot et tourna le dos. L'arc dans le dos et la flèches rangé elle s'en alla sans un regard en arrière. Elle passa à la hauteur d'un gros rocher et y lança son poing contre la parrois en chuchottant :

- Vous avez beaucoup de chance... beaucoup.

Elle continua son chemin sans s'arrêter ni prêter attention au sang qui coulait de sa main, laissant derrière elle une piste sanglante.

Alors que la jeune femme s'éloignait lentement en leur tournant le dos, arc en bandoulière et flèches au carquois, Traz câlinait tendrement la panthère, sans ne plus prêter la moindre attention à ce qu'il se passait autour d'eux.

"Oui ma belle, j'ai bien tout répété à la dame… T'aime bien que je te gratouille là hein ?
Ben oui, elle s'en va, tu ne voulais pas qu'elle se mette à danser non plus ?
Hein ?
Mais oui on va te trouver un bon gros lièvre…"

Le bruit sourd du poing rageur d'Eirin heurtant violemment le rocher instaura soudain un silence pesant dans la jungle environnante. Tout sifflement, piaillement et gazouillis s'étaient tus, pas le moindre bruissement de feuille ou de fougère ne vint perturber cet instant qui semblait rester suspendu dans l'air. Les oreilles du félin se dressèrent lentement, détecteur mu par un réflexe animal, cherchant l'origine de ce choc si lourd. Le rôdeur se releva avec une lenteur solennelle, tourné dans la direction que semblait lui indiquer Oona. Du sang. Il y avait du sang. Sa vision devint monochrome, la flore environnante prit entièrement une teinte pourpre, le ciel qu'il apercevait par percées était devenu cramoisi…

"Il m'a dit qu'on l'avait faite souffrir… oui souffrir… elle souffre" murmura-t-il imperceptiblement…

Le regard devenu soudainement perçant, l'œil aux aguets, il empoigna son arc d'une main tout en sortant un projectile mortel de l'autre. Dans un infime chuintement de tissu que même le félin eut du mal à percevoir, Traz encocha sa flèche à l'empennage argenté en ajustant imperturbablement sa cible en un seul geste pur. Le temps lui-même semblait rétif à ce qui se déroulait en ce recoin perdu, la jeune femme paraissait flotter, quasiment immobile. Elle était là, lui tournant le dos telle une enfant insouciante, comme offerte en un dérisoire sacrifice destiné à annihiler la souffrance qui l'habitait…

Le sifflement de l'air fendu par le trait fatal décrocha un léger sursaut au rôdeur, son œil brillait dans l'éclat d'une infinie tristesse, une larme roulait sur sa joue…

Le temps semblait alors reprendre son cours, le vent caressait à nouveau les feuillages alentours, l'air humide embaumait les lieux de mille senteurs, les gazouillis des oiseaux chamarrés avaient occulté le bruit de la chute du corps inanimé, emmitouflé dans une couche de fougère. Elle semblait dormir, elle semblait paisible. Elle ne souffrait plus. L'on aurait pu croire qu'elle se reposait dans cette ambiance paradisiaque, si ce n'est la flèche fichée entre ses deux épaules…

L'homme, tout en s'essuyant la joue, s'accroupit à nouveau auprès du félin qui le regardait tendrement, il lui caressa le flanc avec douceur déposant un délicat baiser sur la tête.

"Mais non Oona, ne t'inquiètes pas je n'ai pas oublié ton lièvre, allez viens on va en débusquer un bon gros, et peut être même deux pour notre déjeuné.
Quoi ?
Non elle est partie, elle ne mangera pas avec nous…
Quelle impolitesse, nous aurions pu lui demander !"

*Plus tard à la porte frontière*

Sambre Lyssa : Et bien il me faut retourner la terre entière pour vous retrouver !
Traz Dordolio : Dois-je prendre cela comme un compliment ?
Sambre Lyssa : *sourire ironique* Prenez plutôt ça comme de l'acharnement
Traz Dordolio : peu fondé m'est avis
Sambre Lyssa : ne croyez donc pas, c'est fondé
Traz Dordolio : libre a vous de le penser
Sambre Lyssa : encore heureux que vous me laissiez libre de mes pensées
Traz Dordolio : on ne l'est pas toujours, soyez en heureuse
Sambre Lyssa : et de ses faits et gestes ? Êtes-vous libre ?
Traz Dordolio : encore moins cela va de soi, le libre arbitre quelle utopie !
Sambre Lyssa : vous dites ça avec cynisme
Traz Dordolio : peut-être qui sait…

* Karal Longsoupir arrive*

Sambre Lyssa : tiens, vous ici ? *soupire*
Karal Longsoupir : *à Traz* Ah enfin je te retrouve toi
Sambre Lyssa : je suis en plein interrogatoire, vous êtes obligé de débarquer ainsi et de nous interrompre ?
Karal Longsoupir : je suis la pour la même raison *sourire en coin*
Traz Dordolio : ne vous battez pas… je sais que mon charme est irrésistible…
Sambre Lyssa : ça suffit Traz !!!
Traz Dordolio : Hein Oona que je suis le plus beau ?... Merci ma chérie !
Karal Longsoupir : Traz ne jouez pas avec votre vie des gens pourraient en avoir après vous et je suis ici pour me décider sur votre cas, continuez Sambre je vous prie…
Sambre Lyssa : oui Oona qu'il est beau… que ne ferait-il pas pour ça Oona ?
Traz Dordolio : c'est la plus merveilleuse des compagnes
Sambre Lyssa : d'ailleurs que ne feriez vous pas pour Oona ?
Traz Dordolio : je donnerais ma vie pour elle !
Sambre Lyssa : exact, votre vie… ou votre âme…
Traz Dordolio : qu'est ce que l'âme ?
Sambre Lyssa : je vous ferais un cours le jour de votre mort ! Seriez vous prêt a tuer pour Oona ?
Traz Dordolio : bien entendu, quelle question, comment la nourrir sinon ?
Sambre Lyssa : un être humain bon sang, ne faites pas l'idiot
Karal Longsoupir : *son regard s'assombrit*
Traz Dordolio : votre humour me plait petite !
Sambre Lyssa : évitez ça
Traz Dordolio : j'essaierais ma grande promis !
Sambre Lyssa : vous êtes pathétique… Répondez à ma question au lieu de jouer !
Traz Dordolio : sans la moindre hésitation, elle leur est de loin supérieure, je ne vois pas où est le mal.
Karal Longsoupir : *invoque un sort de détection des mensonges*
Sambre Lyssa : donc vous auriez très pu tuer la femme chez les colporteurs
Traz Dordolio : une femme ? Je n'en vois pas l'intérêt, ce sont des êtres inutiles…
Sambre Lyssa : qui vous a demandé de la tuer ?
Traz Dordolio : demandé de la tuer ? Je ne comprends strictement rien à vos élucubrations ! Personne ne m'a jamais demandé de tuer qui que ce soit !
Karal Longsoupir : et qui vous a demandé de remettre un message a Eirin Azra ? Et quel était ce message ?
Sambre Lyssa : et Alnira ?
Traz Dordolio : mais Oona ??? De quoi parlent-ils ???
Sambre Lyssa : *s'approchant de la bête* elle est morte avec l'une de vos flèches
Traz Dordolio : *à Oona* Hein ?... la moniale… morte… tu es sure ??? Un accident ?... oui c'est ça, c'était un accident !
Sambre Lyssa : un accident ? Traz quel genre d'accident ?
Traz Dordolio : un accident cela me revient par bribes oui…
Sambre Lyssa : nous allons débrider tout ça croyez moi !
Traz Dordolio : je vois une fenêtre s'ouvrir au loin… un colosse… une flèche…
Sambre Lyssa : un colosse ?
Traz Dordolio : oui… en armure… un cochon sur la poitrine peut-être…
Karal Longsoupir : Joan Grandgosier sûrement
Sambre Lyssa : il ressemble a quoi votre colosse ?
Traz Dordolio : ce nom me parle…oui… un cicatrice sur le visage… un colosse balafré
Sambre Lyssa : l'armure comment est elle ?
Traz Dordolio : argentée, métallique, complète
Karal Longsoupir : cela n'explique pas la flèche… C'est vous qui aviez tiré ?
Sambre Lyssa : Traz !! C'est vous qui aviez tiré ???
Traz Dordolio : …oui…
Sambre Lyssa : pourquoi ?
Traz Dordolio : oui… c'est… c'est moi… je… je devais le faire… absolument…
Sambre Lyssa : qui vous a demandé de le faire ? qui ???
Traz Dordolio : demandé ?
Sambre Lyssa : si vous avez tiré, pour quelle raison ?
Traz Dordolio : pardon Oona ? Un ordre ? Tu es sure ???
Sambre Lyssa : Oona sait des tas de choses on dirait…
Traz Dordolio : elle dit que c'est un ordre…
Sambre Lyssa : un ordre de qui ?
Traz Dordolio : un homme… non un demi homme…
Sambre Lyssa : un demi ?
Karal Longsoupir : vous le connaissez cet homme ?
Traz Dordolio : petit pardon… un petit homme…
Karal Longsoupir : vous connaissez son nom ?
Sambre Lyssa : son apparence ?
Traz Dordolio : Oona se rappelle… il a peu de pelage sur le dessus…
Sambre Lyssa : peu de cheveux ?
Traz Dordolio : oui… c'est ça… les cheveux…
Sambre Lyssa : Karal, connaissez vous quelqu'un comme ça ?
Karal Longsoupir : lorsqu'il a donné l'ordre ou étiez vous Traz ?
Traz Dordolio : du bruit Oona ?... ha oui du bruit… un grande fête, tout le temps la fête…
Sambre Lyssa : *réfléchit*
Traz Dordolio : musiques… chansons…
Sambre Lyssa : la fête ?
Traz Dordolio : oui
Sambre Lyssa : Les Trappistes ? Vous étiez chez les Moines Trappistes ?
Traz Dordolio : trapp… oui… OUI c'est ça !
Sambre Lyssa : vous étiez là-bas ?
Traz Dordolio : Je me souviens d'une immense abbaye oui…
Sambre Lyssa : quand ?
Traz Dordolio : quoi Oona ? Plusieurs fois là-bas ?
Sambre Lyssa : combien de fois avez-vous été là bas ? Sur ordre de qui ?
Traz Dordolio : ordres du petit homme… plusieurs fois oui… plusieurs fois…
Sambre Lyssa : L'inquisiteur !!!
Karal Longsoupir : *regarde Sambre en coin mais ne dit rien* Cet homme portait que genre de vêtements ?
Traz Dordolio : couleur d'espoir et immaculée… fibres et coton… Pardon ? Ha oui merci Oona… des sandales en cuir !
Sambre Lyssa : Bernardo Gui !
Karal Longsoupir : C'est son nom Traz ???
Traz Dordolio : Gui… oui gui… je connais ce nom…
Sambre Lyssa : *pour elle-même* Pourquoi n'ai-je pas vu ça tout de suite ?
Karal Longsoupir : Sambre, je vous demanderais de bien vouloir ramener Traz dans le royaume tellurique, le temps que les choses se calment…
Sambre Lyssa : je le ferais… Traz vous a-t-il dit pourquoi ? Pour tuer Joan ? Joan était dans la pièce quand Alnira est morte…
Traz Dordolio : Joan… oui la flèche pour Joan !!!
Sambre Lyssa : pourquoi avoir accepter de tuer Joan ? Vous ne le connaissiez même pas !
Traz Dordolio : tuer ?... il n'a pas dit de tuer… juste message… il a dit tuer ? Je ne sais plus…
Sambre Lyssa : message ou menace, c'est du pareil au même…

Karal Longsoupir : Et Slik ? Est-ce vous qui avait attaqué Slik aussi ?
Traz Dordolio : le rôdeur !!!
Sambre Lyssa : Slik ?
Karal Longsoupir : un ami de Maelin, mort à son chevet en rapportant un ingrédient pour la panacée tué de plusieurs flèches…
Traz Dordolio : oui Oona… plusieurs flèches… plusieurs
Sambre Lyssa : vous êtes aux arrêts à partir de maintenant !
Traz Dordolio : …oui… plusieurs flèches…
Sambre Lyssa : Bernardo Gui vous a demandé de tuer Slik aussi ? Et Syakalyl ?
Karal Longsoupir : *soupire*
Traz Dordolio : il voulait stopper Slik… oui le stopper…
Karal Longsoupir : *à Sambre* il veut prendre le pouvoir donc
Sambre Lyssa : *à Karal* c'est un fait, mais je me ferais une joie d'y poser la question
Karal Longsoupir : * a Sambre* je le ferais après avoir affaiblit son corps jusqu'à l'état de poupon !
Sambre Lyssa : qui a tué Syakalyl alors ?
Traz Dordolio : Syakalyl… non juste le surveiller ! Je me souviens très bien de la découverte du corps…
Sambre Lyssa : deux morts sur votre conscience Traz… pourquoi ?
Traz Dordolio : Pardon Oona ?? Trois ?
Karal Longsoupir : La tentative contre Maelin est-ce vous Traz ?
Traz Dordolio : Non pas Maelin…
Sambre Lyssa : Trois morts ? Qui est le troisième ???
Traz Dordolio : Quelle fille Oona ??? Bernardo a dit qu'elle souffrait… oui elle souffrait !
Sambre Lyssa : qui ?
Traz Dordolio : …de la perte… du rôdeur…
Karal Longsoupir : une colporteuse ? Une Trappiste ?
Traz Dordolio : oui… colporteuse… oui proche… très proche de Slik oui…
Karal Longsoupir : ce n'est tout de même pas d'Eirin dont vous parlez ?
Traz Dordolio : Azra…
Sambre Lyssa : Eirin est en vie que je sache… non ?
Karal Longsoupir : oui
Traz Dordolio : dans la jungle !!!
Sambre Lyssa : pardon ?
Traz Dordolio : ce matin… c'était ce matin… oh par Mélandru !!!
Sambre Lyssa : il y a une femme morte dans le jungle ?
Karal Longsoupir : *son regard vire au rouge*
Sambre Lyssa : et personne ne l'a découverte ? Où ça dans la jungle ?
Traz Dordolio : *tombant a genoux* je ne me souviens plus !!!
Karal Longsoupir : Sambre éloignez le et ramenez le chez les Telluriques
Sambre Lyssa : Non, je veux des réponses maintenant !!!
Traz Dordolio : je la suivais… oui la suivre… dans la jungle… oui ce matin… un message oui… Gui… un message pour elle oui…
Sambre Lyssa : Eirin ?
Traz Dordolio : oui…
Sambre Lyssa : Karal, vous avez parlé d'un message pour Eirin tout à l'heure…
Karal Longsoupir : Quel était ce message ?
Traz Dordolio : … c'est elle qui m'a trouvé oui… elle m'a trouvé dans la jungle… oui elle m'a épargné… ho nooon !!! Elle m'a tourné le dos… oui je me souviens !!!
Sambre Lyssa : seigneur Grenth, vous l'avez tué aussi ?
Traz Dordolio : PARDONNEZ MOI !!!
Sambre Lyssa : Pourquoi ?
Traz Dordolio : tout ce sang… oh non !!!
Sambre Lyssa : *secoue Traz* mais dites moi pourquoi ?
Traz Dordolio : *mou comme un pantin* je… je ne sais pas !!!
Sambre Lyssa : vous tuez sur ordre et vous ne savez pas pourquoi ?
Traz Dordolio : pourquoi Oona… pourquoi ? J'ai accompli ma mission… j'ai délivré mon message oui… C'est bien oui… je l'ai fait...
Sambre Lyssa : vous faites les choses sans raison particulière ? Etes-vous un assassin Traz ?
Karal Longsoupir : quel est le message Traz ?
Traz Dordolio : un assassin ?
Sambre Lyssa : un homme qui tue pour de l'argent…
Traz Dordolio : je n'ai pas tué… j'ai tué… Oona ?
Sambre Lyssa : oui vous avez tué…
Traz Dordolio : non pas d'argent… je n'ai pas d'argent… vous voulez mon argent ?
Sambre Lyssa : alors la haine ?
Karal Longsoupir : Traz ! Quel était ce message de Bernardo à Eirin ?
Traz Dordolio : un message ?
Sambre Lyssa : Je veux le message oui !
Traz Dordolio : *se tiens les tempes* ma tête !!!
Sambre Lyssa : donnez moi le message d'Eirin !
Traz Dordolio : mes excuses Eirin… je vous fait mes excuses !!!
Karal Longsoupir : Crachez le morceau avant que je ne me décide à employer les méthodes de Sambre
Karal Longsoupir : avec un interrogatoire post-mortem !
Traz Dordolio : PARDONNEZ MOI !!!
Karal Longsoupir : il n'est point question de repentir Traz, je veux juste des réponses !
Traz Dordolio : *se relevant* et bien posez vos questions diantre, je n'attends que ça…
Karal Longsoupir : le message Traz… concentrez vous et dites-le
Traz Dordolio : quel genre de message ?
Sambre Lyssa : le message pour Eirin
Traz Dordolio : faites-vous allusion aux colporteurs ? Ce sont eux qui transportent les messages habituellement !
Karal Longsoupir : Traz, vous avez remis un message à Eirin de la part du petit homme chauve, quel était-il ?
Traz Dordolio : de qui me parlez…de…oui…en effet… Bernardo… Eirin… la pauvre fille…
Karal Longsoupir : le message
Traz Dordolio : veuillez me pardonner
Karal Longsoupir : si ça continue je crois que je vais aller demander cela directement à l'intéressé, moi et mes compagnons…
Sambre Lyssa : Je crois que le mieux c'est une petite discussion avec cet inquisiteur
Traz Dordolio : un inquisiteur ? Ha oui… le message…
Sambre Lyssa : je vous saurais gré Karal de ne pas faire de dégâts en mon absence
Karal Longsoupir : je me demande ou enfermer ce rôdeur…
Sambre Lyssa : chez les Telluriques ça ira bien
Karal Longsoupir : sa patrie me parait le plus appropriée, mais cela pourrait apporter des problèmes
Sambre Lyssa : Eluia le gardera à l'œil, il est très bon pour ça croyez moi…
Traz Dordolio : s'il vous plait… je vous demande pardon… je n'en peux plus…
Sambre Lyssa : c'est le message !!!!
Traz Dordolio : accordez moi la rédemption !
Sambre Lyssa : Grenth vous accordera ce qu'il veut le jour de votre mort ! "je vous demande pardon" c'est le message ???
Traz Dordolio : le message oui… le message
Karal Longsoupir : *soupire*
Sambre Lyssa : Bernardo demande pardon à Eirin ?
Traz Dordolio : je suis… fatigué… fatigué…
Sambre Lyssa : allons chez les Frères du royaume Tellurique…
Traz Dordolio : je suis épuisé…
Karal Longsoupir : Sambre, vous êtes consciente qu'il devra être présent le jour de son procès ?
Traz Dordolio : Oona… aide moi oui…
Karal Longsoupir : je n'ai pas confiance totalement envers tous les frères telluriques
Traz Dordolio : tu es sauvée… il faut partir loin…oui loin…
Karal Longsoupir : mais je ne peux l'accueillir chez les Equinoxes et après ce que nous venons d'apprendre ni les colporteurs, ni les trappistes ne le peuvent aussi…
Sambre Lyssa : j'ai une île qui m'appartient loin d'ici… je peux l'enfermer là bas
Karal Longsoupir : c'est peut être ce qu'il y a de mieux a faire…
Traz Dordolio : quoi Oona ? Ha oui, y'a-t-il des lapins sur l'île ?
Sambre Lyssa : il n'y a plus grand-chose sur cette île…
Traz Dordolio : Oona ne va pas aimer… Elle adore chasser.
Sambre Lyssa : Oona aura du lait, elle se reposera…
Traz Dordolio : tu entends Oona… tu chasseras du lait…
Karal Longsoupir : je vous enverrais un bataillon de mort vivant dont vous pourrez disposer pour protéger les lieux
Sambre Lyssa : j'ai ce qu'il faut merci.
Traz Dordolio : Oona à sourit c'est bon signe… Merci, mille fois merci, je me ferais donc une joie de vous accompagner
Karal Longsoupir : *soupire*
Traz Dordolio : *à Karal* vous portez bien votre nom…
Karal Longsoupir : Sambre, je vais me rendre sur l'île des Trappistes
Traz Dordolio : c'est pas qu'il se fasse tard, mais je m'ennuie… si nous allions chasser hein Oona ?
Traz Dordolio : Quoi ? Du lièvre ? *à ses interlocuteurs* J'ai été ravi de vous rencontrer…
Sambre Lyssa : RESTEZ ICI TRAZ, C'EST UN ORDRE !
Karal Longsoupir : *invoque un petit groupe de corbeau qui s'élèvent dans les airs*
Sambre Lyssa : Karal n'allez pas chez les trappistes sans moi, ici je suis l'officiel
Karal Longsoupir : je sais me faire discret autant qu'indiscret Sambre
Sambre Lyssa : Parfait attendez moi là bas. Traz, nous allons chez moi avec Oona.
Traz Dordolio : j'ai toujours su que je vous faisiez de l'effet petite !
Sambre Lyssa : ouais, c'est ça… vous me faites de l'effet.
Traz Dordolio : Dans ce cas là, je ne peux refuser l'invitation, je vous suis !
Karal Longsoupir : Suivez Sambre elle a plein de chose pour Oona, elle sera bien traitée là bas…
Sambre Lyssa : Karal, nous règlerons les choses a mon retour, restez discret…
Karal Longsoupir : A bientôt !
Traz Dordolio : Oona est satisfaite, et pour moi cela ne saurait tarder… allons-y !
Sambre Lyssa : *soupire* Poète avec ça…
Traz Dordolio : Bonne route Karal, et prenez garde dans le bois, on ne sait jamais sur qui l'on tombe vous savez.
Sambre Lyssa : *à Karal* surveillez le mais ne vous approchez pas…
Karal Longsoupir : *à Sambre* c'est lui ma proie désormais !
Sambre Lyssa : parfait, mais il aura un procès, il y a une justice ici bas…
Traz Dordolio : un procès… il y a eu un vol ? Dans quel monde vit-on je vous le demande !!!
Karal Longsoupir : *sourire en coin* oui un procès éternel !
Sambre Lyssa : n'essayez pas de me doubler…
Traz Dordolio : Qui conduit la carriole ?
Sambre Lyssa : allons y Traz, en route…
Traz Dordolio : Je suis tout a vous ma chère…

*Les corbeaux volent en cercle au dessus du couple s'éloignant*

Je refermais la seule porte encore debout au milieu des gravas. La seule porte qui restait d’une immense forteresse réduite à l’état de délabrements. Derrière elle figuraient mes appartements, restitués dans l’unique bâtiment encore intact. Et comme ils étaient désormais occupés, je fis attention à ne pas claquer le battant.
Je jetais un coup d’œil autour de moi, et soupirais. Tout partait à l’abandon. De la haute bastille d’antan, il n’y avait plus que des vestiges, mangées pour certains par le lierre et le chiendent. La cour intérieure était jonchée en bonne partie par des blocs de pierre tombés du toit. Au centre, on devinait parfois un reste de gargouilles délabré. La gueule béante, les yeux exorbités, elles vous fixaient du regard, coléreuses de ne plus dominer la citadelle. Sur les murs toujours existants, d’anciennes fresques de Dwayna s’étaient effondrées, découpant la déesse en zones asymétriques. La fontaine dédiée à Mélandru était à présent sèche et ébréchée. La statue de Balthazar avait perdu le bras de l’épée et sa tête mise à nue était tranchée nette au front. Lyssa avait fini en poussière, et rien ne prouvait son éventuelle présence au sein des ruines. Ma porte quant à elle était confondue dans les pans d’une robe carmin, appartenant à l’étrange dessin indemne de Grenth. Désormais, lui seul paraissait régner en maître absolu sur l’île.
Je marchais vers la sortie, passais sous l’auvent fêlé et longeais la côte escarpée. Par temps clair et ensoleillé, on pouvait deviner au loin les rivages de l’ancien continent d’Orr. Et au-dessus, la couche figée du nuage atomique qui avait dévasté le Royaume. Le ciel ici n’était jamais bleu. Il avait cette teinte gris métallisée, si triste et si morose. Quand le soleil était au zénith, comme aujourd’hui, ses éclats lumineux dessinaient des reflets d’azur dans le firmament.
Mon île était perdue dans l’océan. Elle n’était pas répertoriée sur les cartes, et sa mémoire avait été ensevelie avec les habitants d’Orr. Le peu de personnes connaissant sont existence, ignorait le chemin pour y parvenir. Mon bateau seul faisait la navette. Pas moyen de s’échapper d’ici.
Et puis où irait-il ? A l’heure qu’il était, tout le monde devait savoir. Et tout le monde devait le rechercher pour le massacrer. Quand on découvrirait le corps sans vie d’Eirin, les colporteurs réclameraient sans nul doute justice. L’émission subite d’un ordre d’exécution rassemblerait immédiatement tous les chasseurs de prime, tueurs à gage et autres vautours. Etrangement, je lui voulais un procès équitable. Que je vous rassure, je n’avais pas ce genre de scrupules habituellement.
Je m’arrêtais un instant devant un vaste parterre d’Iris Rouge. Seules fleurs qui poussaient encore sur cette terre aride et brûlée. Au centre, une pierre tombale trônait comme une reine étincelante. Je m’en approchais, laissant ma main glisser sur le granit froid. Un sourire mêlé de joie et de tristesse vint caresser ma bouche. Je déchiffrais pour la millième fois les mots que j’avais gravé. Le nom qui me rappelait ce que j’étais alors et ce que j’étais maintenant. Lyssa Requiem.
Mes pas me menèrent au bateau. Le regard perdu, je descendais la pente jusqu’au petit ponton. Une fois l’embarcation disparue, plus de moyen de locomotion pour quitter l’île. Mais je devais faire vite. Les trappistes ne devaient plus attendre.