L'Ire..
Les hommes sont sourds, ils ont perdu le don.
Celui de voir et de percevoir ces petits sons,
Le chant anodin d'un oiseau, le murmure du vent,
Les messages qu'envoie leur environnement.
Ils n'entendent pas la fureur et la rage,
D'un ciel clément qui se mue en violent orage,
Ni même l'océan se mettre à gronder
Quand les vagues se fracassent sur les rochers.
Quand fend la voûte céleste et se met à pleurer
Déversant ses larmes parmi montagnes et forêts,
Personne ne lève plus les yeux pour la plaindre
Chaque homme trop occupé à geindre...
Alors la nature fait gronder ses membres,
Elle saccage, tue, rase et détruit
Abattant déluges, orages et terres qui tremblent
Du ciel à la mer elle punit ceux qui lui ont menti...
Et, quand cesse l'orage et que les nuages s'évaporent.
La mère berce le monde d'un doux linceul luminescent
Redonnant à la vie la quiétude et le pardon à ses enfants
Mais gare à eux s'ils l'oublient encore...
Car à nouveau tonnera le ciel zébré d'éclairs,
Qui déchireront les cieux dans un énorme fracas.
Les nuages crevés vomiront plus d'eau que dans la mer,
Dans un déluge qui engloutira chaque habitat.
Les vagues fouetteront les côtes avec violence
Mordant, érodant la pierre telles des fauves en cages
La plus terrible tempête depuis des âges
Marquera le temps de l'insouciance…
La terre s'ouvrira en hurlant son courroux
Ecroulant montagnes et maison elle crachera son feu
Jadis enfoui sous de vertes prairies, à l'abri des yeux
Devenue prédatrice, elle mettra ses enfants à genoux...